Le point de départ de la réflexion sur le concept de “Ruralopôles” est la réalisation d’un film documentaire intitulé “Étonnants Territoires”[1] (https://youtu.be/O2N8AIaD0J0) produit par François Gauducheau en collaboration avec  les Maisons Familiales Rurales.

Il y dresse un état des lieux du monde rural, un monde faisant face à des bouleversements économiques et sociétaux très profonds et pourtant très peu connus et assez peu médiatisés : dépeuplement des campagnes; isolement des individus, exclusion sociale; polarisation de l’emploi par les métropoles; manque d’accessibilité de certaines parties du territoire; disparition de certaines infrastructures (école, service de santé… ).[2] [3]. Malgré tout, le film documentaire témoigne aussi de la réussite d’acteurs animés par l’envie de sauver leur territoire en conciliant ouverture et sauvegarde du lien social local. L’avenir de ces zones, est certes incertain mais prometteur. Il s’agit alors de chercher à mettre en valeur les richesses du monde rural des Pays de la Loire et de connaitre ses faiblesses pour lancer une réelle politique de développement.

Le concept Ruralopôles s’inscrit également dans un contexte de bouleversement du système économique classique et de l’apparition de nouvelles formes d’économies: économie circulaire; économie collaborative; économie de fonctionnalité.

En effet, l’économie collaborative est une économie qui repose sur des nouvelles forment d’échanges et d’organisations du travail permettant de produire de la valeur en commun. Il s’agit moins d’une organisation verticale classique qu’une organisation horizontale qui place des citoyens au sein d’un même réseau. Cette économie accorde plus d’importance à l’usage qu’à la possession. Elle inclue un mode de vie collaboratif, avec le coworking, c’est-à-dire un système qui regroupe un espace de travail partagé et un réseau de travailleurs encourageant l’échange et l’ouverture. Cette économie inclue également une production contributive avec les tiers lieux  qui sont dédiés à la vie sociale de la communauté. Il s’agit d’endroits où des individus aux compétences variées, peuvent se rencontrer, se réunir et échanger (exemple des FabLabs).  L’économie collaborative prend en compte d’autres types d’économies comme l’économie du partage, l’économie de fonctionnalité et l’économie circulaire. Son essor est particulièrement du aux nouvelles technologies qui permettent d’améliorer la créativité et la productivité collectives. L’économie de fonctionnalité consiste en la vente de l’usage d’un bien et non du bien en lui même. On ne vend plus un bien, mais il est mis à disposition des clients cibles moyennant facturation à l’usage. Ce passage au modèle de service permet d’envisager d’une nouvelle manière le cycle de vie de l’équipement, ainsi que les conditions d’accessibilité à son usage. En ce qui concerne l’économie circulaire, c’est un système qui cherche à passer d’un modèle linéaire classique (ressources/matières premières, production, consommation, déchets) à un modèle d’économie en boucle ou la case “déchets” serait retirée. Il s’agit donc d’un modèle économique visant à limiter le gaspillage. Ainsi Ruralopôles s’appuie sur ces différentes formes d’économies pour favoriser et développer l’entrepreneuriat en milieu rural.